Séminaire interne : Agriculture Contractuelle; Enjeux de Développement et Perspectives de Recherche

El Houssain Bouichou, CRRA Meknès

El Houssain Bouichou, CRRA Meknès

Mr El Houssaïn Bouichou (Technicien et PhD student, CRRA Meknès) animé, jeudi 16 janvier 2020 au CRRA Meknès, le séminaire interne intitulé « Agriculture Contractuelle; Enjeux de Développement et Perspectives de Recherche »*.

Le travail présenté vise à partager et à fournir des informations sur l’agriculture contractuelle. Il traite quatre principaux volets dont le premier met l’accent sur le concept de l’agriculture contractuelle, ses modèles, ses bénéfices et limites potentiels, les catégories des contrats ainsi que leurs spécifications déterminantes. Le second volet dresse un état des lieux sur l’agriculture contractuelle et les orientations des recherches à l’échelle internationale. Quant au troisième volet, il présente une synthèse de l’expérience marocaine aussi bien avant qu’après le Plan Maroc Vert. Le dernier volet a été consacré à la présentation des recherches initiées sur l’agriculture contractuelle.

L’agriculture contractuelle correspond à des accords à terme et fréquemment à des prix préétablis, entre des producteurs agricoles et des entreprises agroalimentaires, portant sur la production et la fourniture de produits agricoles. Selon ces accords, les entreprises fournissent aux agriculteurs des ressources et/ou services en échange de droits d’achat exclusifs sur les produits récoltés. La naissance de ce type d’agriculture remonte aux décennies 1950 et 1960 dans les pays développés (Etats Unis, France, etc.). Au niveau des pays en développement, le processus de contractualisation a commencé à se mettre en place depuis les décennies 1970 et 1980. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce phénomène, tant du côté de l’offre que du côté de la demande.

Du côté de l’offre, les régimes de libéralisation, privatisation et mondialisation ont favorisé l’émergence de grandes entreprises plus efficaces et le resserrement des liens verticaux, à travers la contractualisation, entre l’amont et l’aval des filières agroalimentaires. Parallèlement, d’autres facteurs ont contribué au renforcement de ce mode de coordination. Il s’agit des progrès technologiques enregistrés dans les secteurs des transports, des biotechnologies et des technologies de l’information. Du côté de la demande, les consommateurs exigent de plus en plus des aliments de qualité supérieure. Ceci a impulsé la mise en place de systèmes de qualité complexes et rigides pour la production et la transformation des produits. En découle, la nécessité de plus de coordination verticale dans les chaînes d’approvisionnement.

Au Maroc, la pratique de l’agriculture contractuelle est ancienne et de nombreuses expériences ont enregistré de véritables succès ; notamment pour les filières de lait, de sucre et de primeurs ; alors que d’autres avaient échoué. Ces expériences ont été développées dans un contexte marqué, d’une part, par des réformes visant à substituer progressivement le marché à l’Etat, et d’autre part, par un rôle marginal des pouvoirs publics en matière d’encadrement et de mise en place des déterminants juridiques et réglementaires de ce type d’agriculture. En 2008, suite au lancement du Plan Maroc Vert, un regain d’intérêt a été redonné à l’agriculture contractuelle. L’un des apports marquants de ce plan est de chercher à étendre, organiser, et réglementer ce mode coordination verticale à travers les projets d’agrégation.

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*: Le séminaire s’inscrit dans le cadre des travaux de thèse de doctorat réalisée par Mr Bouichou sous la direction de Dr Aziz Fadlaoui et Pr Khalil Allali à l’IAV Hassan II.

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